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BIOGRAPHIE

1974 : Naissance à Paris

1992-1994 : Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts (Paris)

1994-2000 : Institut Protestant de Théologie (Paris-Montpellier)

2002-2004 : Kunsthaus Tacheles (Berlin)

2009-2010 : Ecole Technique Photographie de Audiovisuel (Toulouse)

2010-2014 : Webdesigner (Paris)

2014-2023 : Enseignant Arts plastiques et numériques (Bordeaux)

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INSTANTS DE VIE

 

Ne cherchez pas en lui l’image de l’artiste tourmenté qui broie ses idées noires sur la toile. Vincent Leclerc revendique au contraire des œuvres lumineuses, nées du simple plaisir de peindre.

Nus, paysages urbains à l’architecture fantomatique, scènes de plage et de bord de mer baignées d’un soleil estival, personnages en mouvement, se dessinent sous le regard curieux d’un observateur attentif aux gestes quotidiens et à tous ces petits moments qui font nos vies, aussi anodins qu’intimes.

 

Né en 1974 à Paris, le jeune artiste ne s’ennuie jamais. Il pourrait passer des heures dans la rue, dans les gares, aux terrasses des cafés à voir les gens se croiser, se rencontrer, se perdre ou se retrouver. En un mot, vivre. C’est cette énergie urbaine, ce monde mouvant que l’on retrouve dans son travail, qu’il s’agisse de peintures figuratives, de compositions abstraites, de dessins ou de croquis saisis sur le vif dans ses petits carnets, part intime d’une œuvre variée articulée autour des thèmes de l’homme et du temps.

Ce temps qu’il fixe en des cadrages serrés, très photographiques. Si le dessin est pour lui « l’école de la composition », un exercice indispensable qu’il pratique, carnet en poche, depuis ses plus jeunes années, beaucoup de ses peintures naissent de clichés. Ceux qu’il prend sans viser, au hasard. « Je regarde après. Je photographie les gens à leur insu, je les surprends dans une attitude. Puis je choisis les images en fonction de la composition, de l’équilibre des masses », explique-t-il.

 

Les personnages coupés à mi-corps, les mouvements qui se prolongent hors champ, l’effet de zoom, le premier plan très marqué plongent le spectateur au cœur du sujet, en des visions parfois au bord du déséquilibre.

Paradoxalement, le dessin n’intervient qu’en dernier. Vincent peint d’abord les grandes masses, en trois couleurs. «J’utilise de gros pinceaux, j’aime que l’on voit la trace, le geste, la matière de la peinture ». Puis il affine, nuance, avant de tracer des lignes au feutre qui cisèlent les formes. Le léger décalage entre l’espace coloré et la ligne participe alors au dynamisme des personnages.

 

Solaires, ses scènes de bord de mer comptent parmi ses œuvres les plus captivantes. Elles ne sont pas sans évoquer Raoul Dufy (1877-1953), un artiste qu’il apprécie pour la simplicité essentielle de ses toiles, leur caractère décoratif, la liberté de la ligne qui en anime les couleurs. Celles de Vincent Leclerc respirent les parfums d’été, l’insouciance, la convivialité, le plaisir des promenades et des verres en terrasse. C’est sa manière à lui d’arrêter le temps, tout en peignant des êtres de passage. On ne sait d’où ils viennent, ni où ils vont quand ils s’échappent du cadre du tableau. À chacun d’imaginer leur vie, un avant ou un après à ces instants volés à Arcachon, Séville, Grenade, Paris, Berlin – autant de villes traversées par l’artiste -, ou ailleurs. Car aucune œuvre ne porte de titre. « Mettre des mots, c’est voler ses impressions à celui qui regarde le tableau », dit-il joliment.

 

La peinture figurative représente une large part de ses recherches, mais il développe également un travail abstrait, entre collages et paysages troubles à la touche vive et éclatée.

(...)

 

Guillaume MOREL, Journaliste à « Connaissance des Arts », Juillet 2008

 

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